"Il s'est éteint tranquillement auprès des siens", a déclaré à l'AFP Jean-Baptiste Calendini, directeur de cabinet de Gilles Simeoni. Son père, qui souffrait de problèmes cardiaques depuis le début des années 80 était hospitalisé en soins intensifs à l'hôpital d'Ajaccio depuis le weekend dernier, selon l'entourage de son fils.
Né le 6 août 1934 à Corte en Haute-Corse et élevé à Lozzi (Haute-Corse), ce médecin gastro-entérologue se présentait sur son site internet, sur lequel il commentait quotidiennement l'actualité, comme un "défenseur du peuple corse", "passionné de la famille, de la médecine, du sport, de la politique" et souffrant d'une "allergie grave à l'injustice".
De la prison à l'Assemblée de Corse
Il était engagé dans la lutte d'émancipation de la Corse depuis 1961. Le 21 août 1975, il avait occupé avec une douzaine de militants armés de fusils de chasse une cave agricole près d'Aléria pour dénoncer l'attribution par l'Etat de terres viticoles aux rapatriés d'Algérie.
Quelque 1500 gardes mobiles avait donné l'assaut et deux membres des forces de l'ordre avaient trouvé la mort tandis qu'un militant corse était gravement blessé. Edmond Simeoni avait été condamné en juin 1976 à cinq ans de prison dont trois ferme pour les événements d'Aléria.
Après sa sortie de prison en janvier 1977, il avait été élu en août 1982 à la première Assemblée de Corse et en 1983 conseiller municipal de Bastia, avant de subir un premier infarctus et le premier d'une série de pontages coronariens.
Cet homme longiligne au regard bleu acier était aussi le président de l'association "Corsica Diaspora et amis de la Corse" depuis 2004 et un féministe qui avait notamment écrit un livre sur les résistantes corses, "Lettre aux femmes corses". Il était marié, père de deux fils et grand-père de cinq petits-enfants.
Triste journée pour la Corse et les Corses. Un homme extraordinaire d'énergie, d'intelligence, de sagesse et d'humanisme qui nous quitte...
Riposa in pace e tanti ringrazii