Judaïsme bancaire, oligarchies et réseaux occultes : les origines véritables de la révolution dite “française”.
Notre journal entreprend de publier une série de travaux, occasionnellement
annotés, sur les origines véritables de la Révolution Française, revanche de la
Fronde, des sectes gnostiques anti-catholiques et du judaïsme bancaire contre
le puissant royaume de France, rempart du monde catholique jusqu’en 1789. Il
permettra au public breton, historiquement engagé contre le jacobinisme et ses
ligues depuis l’origine, de comprendre et identifier les sources infâmes d’où
émanent depuis plus de trois siècles les menées qui visent la très catholique
nation bretonne.
Après cette lecture, nos lecteurs pourront
méditer sur ce qui est fêté réellement par les initiés le 14 juillet, bien loin
de l’événement décrit dans les ouvrages scolaires ou historiques réservés au
peuple.
Une vaste conspiration
La dite “révolte du peuple” en ce 14 juillet
1789 n’a rien d’une génération spontanée. Tout a été calculé, prémédité, réfléchi
et mis en oeuvre avec une minutie diabolique.
Bernard Fäy a consacré sa thèse de Sorbonne à “l’Esprit révolutionnaire
en France et aux Etats-Unis à la fin du XVIIIe siècle“.
Dans son ouvrage, La Grande révolution
1715-1815, (Le Livre contemporain, Paris 1959), ouvrage remarquable par la
densité des sources fournies (chapitre final “Sources et
preuves”), Bernard Faÿ met bien en valeur le fait que la révolution
égalitaire n’a pas été une volonté première ni des “philosophes”, ni des
francs-maçons, ni même des parlementaires, mais un instrument devant
servir (une fois arrivé au pouvoir), à fonder le nouveau régime sur le
mythe maçonnique de la Liberté et de l’Egalité. Et ce alors même que
depuis 1750, les “philosophes”, les francs-maçons et les
parlementaires s’étaient opposés fanatiquement à toute réforme fiscale
allant dans le sens de l’égalité de tous les Français devant l’impôt.
En effet, depuis Louis XIV et son “dixième” en
1710, tout au long du XVIIIe siècle, Louis XV et Louis XVI avaient
cherché à établir l’égalité devant l’impôt (“vingtième” en
1750 et “subvention territoriale” en 1786) mais étaient tombés
sur une obstruction acharnée des parlementaires. C’est la Haute-noblesse et le
Haut-Clergé, comme les philosophes et les francs-maçons des “clubs
philosophiques”, qui firent obstacle à cette réforme de l’égalité fiscale.
Cette réforme qui eut sauvé la monarchie ne
devait pas passer… C’est pourquoi le Parlement de Paris travaillé par les idées
soi-disant “philosophiques” fit obstruction à ce projet d’une plus grande
égalité fiscale pour ne reprendre et ne s’approprier l’idée qu’en … 1789. Comme
par hasard. Cela en dit long sur le pouvoir réel du roi “tout-puissant” et
“absolu”, qui face à la fronde parlementaire ne parvint pas à
enregistrer sa réforme (“Vingtième” de Machault d’Arnouville en
1750-51, “Subvention territoriale” de Calonne en 1786).
L’ouvrage de Bernard Faÿ contient
quelques informations sur les financeurs de la “Révolution” dite
“française”, surtout pour les évènements du 14 juillet et ceux du 5 et 6
octobre octobre 1789.
“Deux enquêtes… écrit Bernard Faÿ, m’ont
permis de trouver, des documents maçonniques contemporains de la Révolution,
qui confirment, de façon claire et formelle, le rôle de premier plan joué par
Orléans et par le Grand
Orient dans les débuts de la Révolution, en particulier au 13-14 Juillet et
au 5-6 octobre. Les archives de l’Académie polonaise des Sciences et des Arts à
Cracovie, possédaient jusqu’en 1939, et peut-être encore aujourd’hui, les
papiers du chanoine Albertrandi, avec les lettres de son ami Joseph de
Maisonneuve, Rose-Croix et haut dignitaire de la Maçonnerie polonaise. Or
celui-ci conte en détail les mésaventures de son confrère, le bailli de Loras,
que d’imprudentes manigances de Cagliostro firent arrêter. Cela amena la
confiscation de ses papiers, lesquels contenaient des communications du Grand
Orient de France, prouvant le rôle initiateur et directeur joué par cet
organisme la première année de la Constituante. Ces informations me furent
confirmées par les papiers et la correspondance de Mazzéi, autre haut
dignitaire de la Maçonnerie (anglaise), et envoyé de Stanislas Poniatowski à
Paris de 1788 à 1792. Sa correspondance, dont le manuscrit se trouve à la
bibliothèque de Florence, et dont M. Ciampini a publié, de façon fort savante,
un volumen, qui ne représente pas la moitié de l’ensemble, cette correspondance
montre Mazzéi, un intime de La Fayette, des La Rochefoucauld, de Condorcet, et
de tout le clan des nobles révolutionnaires, qui le tiennent au courant de
leurs actes, de leurs intentions et des manigances du duc d’Orléans” (B.
Faÿ, ibid., p. 471).
Le Palais Royal, foyer de pestilence
C’est au Palais-Royal, actuel siège du Conseil
d’Etat et du Conseil Constitutionnel, que sous l’Ancien Régime la branche
royale d’Orléans hostile à la couronne et à l’Eglise, rassemblait la fine fleur
de l’anti-absolutisme et de l’anti-catholicisme. Sous Louis XV Louis d’Orléans
faisait commerce avec le jansénisme – sorte de retour occulte du protestantisme
aux accents gallicans – et la branche ne mettra guère de temps à encourager les
mouvements d’idées libéraux venus d’Angleterre pour en prendre la tête, dans
l’espoir de fonder une nouvelle dynastie royale intégrant le principe
parlementaire et constitutionnel. Ce qui se fera en 1830 avec la Monarchie de
Juillet, en la personne de Louis-Philippe d’Orléans.
Le Palais Royal, foyer
pré-révolutionnaire et bordel très apprécié pour son commerce pédophile
La fille de Madame de Montespan, une des
favorites de Louis XIV convaincue de pratiques sataniques dans “l’affaire des
poisons” lui valant répudiation, vivait dans ce même palais au XVIIIème siècle
et se faisait appeler “Madame Lucifer”. Montespan s’était livrée à des messes
noires avec meurtres d’enfants, sous les auspices de prêtres apostats,
dans le but de faire des bâtards nés de ses amours avec le roi ses successeurs
légitimes. Il est à noter que son voeu s’exauça pour ainsi dire, sa fille
Françoise-Marie de Bourbon épousant Philippe d’Orléans, qui devint régent à la
mort de Louis XIV en 1715. Grâce à cette union, la descendance de Montespan
fusionna donc avec la branche d’Orléans et son arrière-arrière petit-fils,
Louis-Philippe, deviendra roi en 1830. Précision édifiante : il naquit au
Palais Royal.
Le Palais Royal fut complètement remanié par
Philippe d’Orléans, le futur révolutionnaire, de façon à pouvoir accueillir des
cafés et autres lieux de sociabilité dont le propriétaire escomptait retirer,
en sus des indispensables connexions politiques et diplomatiques, un beau
bénéfice. Ce qui lui valut le commentaire acerbe de Louis XVI : “Alors mon cousin, vous ouvrez boutique ? On ne vous
verra plus que le dimanche !”.
Le commentateur de l’époque, Restif de la
Bretonne, dans ses “Nuits de Paris” en date de 1794, tome 8, partie 16, évoque
la prostitution à grande échelle, dont celle d’enfants, dans les enceintes du
Palais Royal et qui en font un des lieux les plus courus par les “libertins” de
l’époque :
“Cet infernal
trafic existait dès avant le nouveau Palais Royal ; il était la partie la
plus abondante des revenus de l’exemplt inspecteur des filles, et peut-être
rapportait-il au lieutenant de police. Il était trop odieux, pour être jamais
dénoncé, ébruité, puni. Mais Mairobert, le censeur, le même qui s’est tué en
1779 aux bains de Poitevin, le connaissait, et qu’il est le premier qui m’ait
fait soupçonner son existence…
Jamais je n’avais
songé à le connaître par moi-même. Ce soir-là, ayant aperçu deux enfants,
garçon et fille, conduits par une grande femme d’une assez belle figure, je les
abordai. La femme me demanda si je voulais monter. J’y consentis. Arrivé à l’entresol
sous arcadien, elle me demanda lequel des enfants je voulais…
Et avant ma
réponse, elle me détailla leurs lubriques talents. Tandis qu’elle parlait, ces
malheureux enfants se faisaient devant moi, en feignant de jouer ensemble, des
attouchements obscènes. J’étais révolté ; mais je conçus combien la marche
que suivait l’infâme corruptrice devait exciter les libertins : car les
enfants montraient successivement toutes les parties de leurs corps nues. Il y
avait cependant une chose repoussante ; c’est qu’on voyait qu’ils ne
jouaient pas ; ils avaient l’air ennuyés, fatigués, peinés. Quant la femme
eut fini le détail de la carte, elle renouvela la question. Je lui répondis que
j’en avais assez vu, que j’allais la payer. Que néanmoins je la priais de me donner
quelques détails sur son état, et qu’elle n’en serait pas fâchée…
Quelquefois, on
parcourt ou l’on fait parcourir les provinces, pour en avoir de superbes. Alors
on gagne la nourrice, qui vend l’enfant, qu’on fait voir malade au curé ;
elle part et l’on ensevelit les haillons dont le curé envoie l’extrait
mortuaire…
On fait ici
quelquefois ce petit commerce avec les servantes et les gouvernantes
d’enfants ; mais cela est rare, à cause du risque. L’enfant tombe malade,
parait languir quelques jours, puis mourir. On ensevelit des chiffons’.
‘Mais quel usage
fait-on de ces enfants ?’. Alors la malheureuse me détailla les horreurs
dont j’ai donné l’aperçu. ‘Nous sommes heureuses ajouta-t-elle, quand, dans les
efforts, on ne nous rompt, on ne nous estropie pas un joli enfant: ce n’est que
demi mal, quand un libertin ne fait que leur donner la vérole. Nous avons des
gens pour les traiter. Quand un enfant est trop délicat, nous ne faisons que le
blanchir, pour le faire durer six mois, un an, pendant lesquels nous le mettons
à toute sauce.
Je ne voulais
pas, ou je ne pus en entendre davantage : je me trouvais mal et j’allais
tomber.“
Philippe d’Orléans était un des architectes et
des représentants de la dépravation organisée de l’époque qui vit naître le
marquis de Sade, laquelle se voulait tout à la fois provocation vis-à-vis de
l’ordre établi, et l’assortiment obligé des pratiques occultes antichrétiennes,
comme du militantisme “philosophique” de la subversion en cours. Subversion qui
se coagulait dans les salons du Paris décadent d’Ancien Régime et
singulièrement dans les allées du Palais Royal. Hébert, créateur du Père
Duchesne, le journal le plus radical du jacobinisme révolutionnaire, gratifie
le duc du sobriquet évocateur de “Capet-Bordel”.
Philippe d’Orléans, avant la révolution, avait
fait du lieu un des principaux foyers de l’agitation du mouvement “des
Lumières”, c’est-à-dire de tout ce que comptaient la France et l’Europe de
sectateurs athées ou gnostiques, ennemis déclarés de la foi, comme des intellectuels
pré-révolutionnaires, voisinant ou se confondant avec les premiers. Ayant juré
de perdre la monarchie absolue de droit divin, Orléans sera très tôt impliqué
en maçonnerie. Il fut à cet égard un des fondateurs du Grand Orient comme son
Grand-Maître, une des poches de pus dont s’écoula de l’agitation
révolutionnaire en 1789.
La maçonnerie au XVIIIème siècle en
France
La maçonnerie est alors une synthèse
organisationnelle grossière réalisée par des sectes gnostiques plus anciennes,
en 1717 à Londres. De là, elle fond en son sein des groupes semblables qui
existaient déjà dans toute l’Europe, ou en créer de nouveaux. Elle apparaît
officiellement en France en 1724.
A une époque où les partis politiques n’existent
pas, par définition, et où l’Eglise comme l’Etat veillent encore à l’ordre des
choses, la maçonnerie est une organisation élitiste, essentiellement
oligarchique, se voulant une préfiguration républicaine et égalitaire au sens
où l’entendent ses maîtres, c’est-à-dire dont ces acquis sont à ses seuls
membres réservées. Creuset de multiples influences occultes puis
philosophiques, elles agissent sous le sceau du secret bien qu’au milieu du
XVIIIème siècle, on puisse encore difficilement la tenir pour telle, compte
tenu du degré d’implantation qui est le sien dans l’état, l’armée, la cour et
le clergé. A la façon des partis communistes plus tard, elle créé
d’innombrables cellules, quoique jusque dans les années 1770 dans une certaine
anarchie, qu’elle hiérarchise et cloisonne, surtout sous l’impulsion décisive
du Grand Orient.
Cultivant la discussion et la rhétorique, comme
la communication pyramidale, elle devient un état dans l’état, assemblant en
son son sein l’élite, subvertie, de la société de l’époque. Cela s’avérera
décisif dans l’infiltration des assemblées populaires, de la création d’une
presse efficace dans la diffusion des idées révolutionnaires, de la création de
troubles. Une véritable république en voie d’édification logée dans la
monarchie, telle est la maçonnerie. Et contre celle-ci, dès les années 1770, la
monarchie ne peut virtuellement plus réagir. Le parlement de Paris refusera
d’enregistrer la condamnation papale de la maçonnerie de 1738, signe de ce que
déjà celui-ci est cornaqué.
Si elle est de qualité inégale dans son
recrutement et si les assemblées des trois premiers grades sont loin d’offrir
un réel secret à ses membres, lesquels se limitent le plus souvent à des
beuveries dans des estaminets sur fond de discours orduriers contre l’Eglise ou
la haute-noblesse, à tout le moins offre-t-elle dans ses hauts degrés l’espace
sûr où se nouent les relations décisives au sein d’une aristocratie désireuse
d’abattre les deux liens qui limitent ses ambitions : la monarchie et l’Eglise
Catholique. S’y associent tous ceux qui entendent se venger de ces deux
puissances de défaites passées : banque juive et protestante, sectes
gnostiques, intellectuels athées, puissances étrangères et anticatholiques.
En son sein, elle s’associe les sympathies de la
bourgeoisie de talent, impatiente de faire sauter les barrières sociales qui
empêche cette aristocratie de l’argent en germe de mettre un pied dans l’ordre
politique comme c’est déjà le cas en Angleterre. Mais la maçonnerie est aussi
le lieu privilégié de l’espionnage et de la subversion par les puissances
étrangères protestantes, anglaise, prussienne ou hollandaise, lesquelles sont
liées au judaïsme bancaire de Londres, Amsterdam et Berlin. Terreau de
subversion idéologique mais aussi spirituelle, quoique non monolithique, la
maçonnerie en France au XVIIIème siècle est le parti politique de l’oligarchie
et de l’étranger, unifié par le crédo minimal de l’anticatholicisme, de
l’anti-monarchisme et de la rapine. Crédo qui visera, non sans lutte interne, à
instaurer une ère nouvelle que l’on pourrait qualifier de mise au pas de la
France catholique et royale par le judaïsme bancaire et l’oligarchie de
l’époque.
Orléans, architecte de la destruction de
l’Eglise et de la monarchie
Mais revenons à Orléans. Parmi les figures qu’il
attire à lui à la veille de la révolution, Camille Desmoulins, franc-maçon du
Grand Orient et membre de la loge “Les Grands Maîtres” d’Amiens, aux côtés du
ministre des Finances de Louis XVI, Charles-Alexandre de Calonne, dès 1776.
C’est du Palais-Royal que Desmoulins lance l’appel à l’insurrection, le 12
juillet 1789, devant la bourgeoisie révolutionnaire qui fréquente les cafés et
bordels du lieu. Le propriétaire de l’endroit, Philippe d’Orléans, demeurait
naturellement dans l’ombre et, sans surprise, la foule des factieux assemblée
le 14 juillet brandissait le buste du prince dans les rues de Paris.
Le Duc d’Orléans, premier
Grand-Maître du Grand Orient
Le mythe d’une “insurrection populaire” au matin
du 14 juillet est une fiction savamment entretenue par les propagandistes
républicains. Il ne s’agissait que de la phase opératoire d’une coup d’état en
bonne et due forme, faisant suite à une très longue et patiente oeuvre de
démoralisation et de subversion de tous les cadres de la monarchie. Si bien que
le 11 juillet, le Duc d’Orléans et les partisans du coup d’état, tous unis par
l’aspiration révolutionnaire charriée par les loges et l’encyclopédie, suivant
un plan concerté tant en France qu’à l’étranger, active l’insurrection, servie
par des factieux rétribués ou fanatisés. A aucun moment les forces armées ne
réagiront, et pour cause : leurs officiers, membres de loges militaires et
acquis aux principes révolutionnaires, gardent l’arme au pied. Quelle gloire
accorder à ce qui ne fut qu’une auto-dissolution dont le roi et ses proches
furent les témoins impuissants, l’Etat étant circonvenu depuis des décennies ?
Le parti “constitutionnel” issu de
l’aristocratie, soucieux de lier le roi, s’attache alors les services de
nombreux jeunes bourgeois et nobles de robe, frustrés de ne pouvoir progresser
dans l’ordre social d’Ancien Régime. Sans surprise, Desmoulins est aussi
protégé par un révolutionnaire éminent : Mirabeau. Ce dernier est lié à
Talleyrand, membre de la loge lilloise Les Amis Réunis fondée
en 1776 et rejoignant le Grand Orient l’année suivante. C’est grâce à lui qu’il
reçut sa première mission à Berlin pour le compte du Contrôleur Général des
Finances du royaume, Calonne.
Le 14 juillet. A Paris, dans toute la France et
dans toute l’Europe, l’on contait qu’Orléans avait été le principal initiateur,
le bailleur de fonds de ces journées d’émeute et de barbarie. On le dénonçait
jusqu’en Pologne, où l’imprudence du maçon d’origine juive Cagliostro ayant
fait saisir les papiers maçonniques du bailli de Loras, on y avait trouvé une
correspondance maçonnique “qui mettait en lumière
le rôle joué par le Grand Orient de France et son Grand Maître, le duc
d’Orléans, dans les troubles de Paris”. On y voyait la preuve que “les
journées des 13 et 14 juillet, l’assaut de la Bastille, avaient été organisées
par les Frères” (B. Faÿ, ibid., p.177.)
Orléans au coeur des réseaux bancaires et
maçons
L'”Assemblée” allait bientôt “remplacer
l’ancienne Noblesse par une aristocratie financière.”
… En brisant les cadres anciens, on allait libérer les Français de
l’aristocratie féodale pour les “livrer à la merci des classes riches et des
oligarchies politiques, organisées sous forme de clubs dits ‘populaires‘”
(ibid., p. 247, 323)
Dans son “Louis XVI ou la fin d’un
monde” (1955, réed. La Table ronde, Paris 1981, p. 304), Bernard Faÿ
mentionne le rôle joué par la Bourse à la veille de la Révolution : “bons
‘patriotes’, les financiers de la capitale ne cessaient en juin (1789) de la
faire baisser” (la Bourse)… Pendant que “d’autres patriotes débauchaient les
soldats” (B. Faÿ, Louis XVI ou la fin d’un monde, ibid., p.
305.)
Un autre auteur mentionne ce rôle joué par la
finance dans le déclenchement de la révolution: “Le
début de la Révolution française est caractérisé par le débauchage des troupes.
Gardes françaises d’abord, puis régiments de ligne français, puis régiments
étrangers. … Les financiers Laborde, Dufresnoy, d’autres, qui ont pris position
à la hausse et pour qui Necker c’est la hausse, paient d’honnêtes
contributions; on a de quoi acheter qui l’on veut.” (Pierre
Dominique, Le Quatorze juillet, Lardanchet, Macon 1950., p. 62).
Alfred Fierro et Jean Tulard évoquent
eux aussi le travail de sape et de corruption franc-maçonnique dans l’armée :
“L’idéologie égalitaire de la franc-maçonnerie contribua largement à la
désagrégation de la discipline dans l’armée, où les loges étaient
particulièrement nombreuses” (Alfred Fierro, Jean Tulard, Dictionnaire de
la Révolution in Jean Tulard, J.F. Fayard, A. Fierro, Histoire et
Dictionnaire de la Révolution française 1789-1799, Bouquins Robert
Laffont, Paris 2004, p.831).
Alfred Fierro et Jean Tulard épinglent donc
l’égalitarisme (idéologie maçonnique), comme à l’origine de la “désagrégation
de la discipline dans l’armée“. Pour une illustration de ce phénomène, se
reporter au remarquable article rédigé par Tancrède Josseran “Et la Royale
fut détruite!” in Le
Livre noir de la Révolution française (Cerf, Paris 2008) :
“La Révolution est
considérée outre-manche comme le meilleur moyen d’abattre définitivement les
prétentions maritimes de la monarchie française” (p. 283.)… Désorganisée,
découragée, désarticulée, en proie à la subversion, la Marine devait à partir
de février 1793 faire face une nouvelle fois à la Royal Navy. … Au moment où la
France entame la phase décisive de ce que l’on pourrait appeler la ‘seconde
guerre de Cent Ans’, la Révolution a brisé le seul instrument qui aurait pu
permettre de frapper au cœur l’âme des coalitions antifrançaises…” (p.
291)
“Ce que la France
perd, l’Angleterre le gagne. Plus encore sur le plan commercial que sur tout
autre plan, elle est la grande bénéficiaire de la Révolution et de ses suites.
Elle est sans doute consciente, dès le début du grand bouleversement, de la
chance qui s’offre à elle : comme elle a une revanche à prendre sur la
monarchie française qui a aidé l’Amérique à se libérer, elle n’est pas fâchée
de voir le roi contesté et diminué. … “Voici, dit Fox après la prise de la
Bastille, l’évènement le plus important de l’histoire du monde et le plus
heureux”. La “cavalerie de Saint-Georges” ne manque pas l’occasion de financer
discrètement les révolutionnaires les plus corruptibles…” (René Sédillot, Le
coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin,
Mesnil-sur-l’Estrée 1987, p. 220).
“Ainsi, dans tous les
domaines du commerce, sur terre comme sur mer, la Révolution et l’Empire
consacrent le triomphe britannique et l’éclipse de la France. (p. 222) Le
commerce français ne retrouvera son niveau d’activité de 1789 qu’après 1825…
Encore la part de la France dans le commerce mondial sera-t-elle alors loin de
rejoindre le pourcentage atteint avant la révolution… Ce pourcentage-là ne sera
jamais retrouvé. En chiffres absolus, trente-cinq années ont été perdues. En
chiffres relatifs, à l’échelle du monde, le recul est sans appel.” (R.
Sédillot, ibid., p. 222)
Pierre Dominique nomme
l’évènement. Un coup d’Etat est chose sérieuse. La Cour va s’en
apercevoir… Et d’ailleurs, l’adversaire sait tout. Montgaillard, historien
royaliste, dit que les mémoires de Foulon furent lus devant Narbonne, qui avertit
sa maîtresse, Mme de Staël, laquelle en informa Necker ou Mirabeau. Peu importe
le canal par où se font les fuites; l’autre camp voit clair dans le jeu du Roi”
(p. 75)
Orléans et sa conspiration déclenche
l’insurrection
… Le moteur responsable, cherchons-le sous les
couleurs d’Orléans. Nommons-le, car il a une figure humaine. Tendons la main
dans l’ombre, nous y saisirons celle de Laclos qui n’est pas que le romancier
des Liaisons dangereuses mais l’âme damnée du duc et l’un des plus
profonds politiques du siècle finissant.” (p. 143) Le duc
d’Orléans a pour lui sa fortune. C’est le plus riche seigneur du royaume. …
En ce début de la Révolution, il paie à bureaux ouverts les journalistes,
brochuriers, libellistes de tout Paris et de tout Versailles, les crieurs,
parleurs, aboyeurs qui remplissent les cafés, les coupe-jarrets dont il a des
dizaines à sa solde et qui se chargeront de recruter en payant à boire et, le
moment venu, d’encadrer les braillards dans la rue.” (p. 29-30).
… Son chef d’état-major et le chef véritable d’un
mouvement dont on observe les effets sans pouvoir toujours en découvrir la
source, … Choderlos de Laclos… ‘un homme noir’, note Michelet. ‘Le
profond Laclos’, dit-il encore. … Franc-maçon, membre de trois clubs,
quand il n’est pas au Palais royal, on le trouve à Montrouge chez le duc de Biron.
… Il faut voir en lui l’agitateur, le tacticien des mouvements de rue, celui
qui tient la main du prince et la fait mouvoir, et, comme dit le comte de la
Marck, ‘l’âme du parti d’Orléans’. (p. 31)
Laclos, auteur des Liaisons
Dangereuses. Agent du Duc d’Orléans, il est en relation avec la banque juive,
la maçonnerie européenne et les puissances étrangères.
… L’un des bons instruments du duc d’Orléans et
de son chef d’Etat-major, le meilleur peut-être, est la franc-maçonnerie dont
le duc est, depuis 1772, le grand-maître. (p. 33). Les frères se tiennent,
marchent en ordre, murmurent leurs mots de passe, suivent aveuglément leurs
chefs. Le pouvoir ne peut rien contre cette organisation souterraine. Le peut
d’autant moins qu’elle pénètre la Cour, qu’elle est maîtresse à Versailles
comme à Paris. … Bien entendu les maçons ont joué un grand rôle dans la
confection des ‘Cahiers‘ et beaucoup d’entre eux ont été élus aux
Etats. Les trois quarts des députés du Tiers, au total près de la moitié des
députés sont maçons [une extrême minorité sur-représentée, de gens échangeant
entre eux le serment d’entre-aide et de secret maçonnique, “un hasard”…]. (p.
34)
Pierre Gaxotte nous donne quelques indications permettant d’expliquer ce
“hasard”.
“Le parti ‘libéral’ avait déjà ses comités locaux : loges, académies,
chambres de lecture, sociétés philosophiques et patriotiques tenues en
haleine depuis le début de 1788, exercées au maniement de l’opinion et à
l’agitation des places publiques par un an de cris et de discours et de
manifestations. Merveilleux instruments de propagande et de combat, toutes ces
organisations étaient déjà reliées par une correspondance incessante, un
échange régulier de nouvelles et de brochures. Il suffisait de peu de chose
pour les fédérer complètement et emprisonner la France électorale dans les
mailles de leur réseau” (Pierre Gaxotte, ”La Révolution française”,
Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p.
99-100).
“Les cahiers de
campagne ne sont presque jamais des cahiers de paysans. Presque partout
ils ont été proposés, rédigés ou copiés par des hommes de loi. Ils
reproduisirent les modèles non seulement dans leur esprit, mais dans leur style
– qui les trahit.” (ibid., p. 103).
“Le coup d’Etat date du 11” (P.
Dominique, ibid., p. 113). Quelques éléments éclairants fournis par
Pierre Gaxotte :
“Le 12, à midi, Paris
n’est plus qu’une immense confusion. Dans un remous de hurlements, de tocsins
et de fausses nouvelles, tourbillonne une foule affolée. … Là on pille, on
assassine, on s’enivre. Les dragons du prince de Lambesc, rangés sur la place
Louis XV, à l’entrée des Tuileries, sont bombardés de briques, de pierres, de
tessons de bouteilles. Le prince dégage sa troupe en quelques galops et,
conformément aux instructions, rompt le contact pour se retirer sur la rive
gauche” (P. Gaxotte, ibid., p. 111).
La nuit du 12 au 13
et la journée du 13 sont sinistres. On dirait que l’on assiste à la
décomposition totale de la société. Les bourgeois se barricadent dans leurs
maisons. La rue est livrée à la plus vile populace et à la plus effrayante. …
[L]es brigands qui viennent de mettre à sac l’hôtel de la police, s’arment
aussi et plus vite. . … Les bandes se portent partout où il y a des fusils et
des piques. Le matin du 14, elles se jettent sur les Invalides, sans que
Bésenval qui a trois régiments suisses et huit cents cavaliers à l’Ecole
militaire fasse le moindre mouvement (!)… Une heure après, elles refluent sur
la Bastille… Le gouverneur, M. de Launay, avec sa petite garnison de Suisses…
aurait pu sans peine se défendre, mais sa philosophie y répugnait.
Il parlemente, retire
les canons… et invite à sa table deux délégués des assiégeants… Finalement,
deux hommes armés de haches, le charron Tournay et l’épicier Pannetier en
grimpant sur le toit d’une échoppe parviennent à briser les chaînes d’un
pont-levis qui s’abat avec fracas. La garnison instinctivement riposte,
puis ne se sentant pas commandée, elle contraint Launay à capituler contre la
promesse qu’il ne serait fait de mal à personne… En dépit de quoi Launay est
massacré, et son corps traîné au ruisseau, … Le prévot des marchands Flesselles
est massacré, dépecé… Leurs têtes mises au bout d’une pique promenées
jusqu’à la nuit.” (p. 111).
Le 14. “La foule se jette sur la forteresse.
Qui l’y pousse? Elle y court semble-t-il de son propre mouvement, comme elle a
couru aux Invalides et à l’Arsenal.”
Là-dessous, trois réalités: la personnalité et les ambitions du duc, le flot
d’or qui coule de ses caisses, la propagande qu’il paie. Les contemporains ne
s’y sont pas mépris. “Le duc d’Orléans, dira Mme
Roland, avait sa part dans toutes les agitations populaires”. Et Malouet
: “Le 14 juillet, les agents du duc d’Orléans
furent les plus remarqués par la foule”. Malouet va plus loin et lui, à
qui Montmorin communiquait tous les rapports de police, parlant de l’affaire
Réveillon, de l’incendie des barrières à Paris et de celui des châteaux en
province, déclare que ce sont là des opérations payées et payées par le duc. “Il y concourait, dit-il, pour son compte, et les Jacobins
pour le leur.”
Le peuple ne prit jamais la
Bastille. Les agitateurs payés par le Duc d’Orléans, l’homme des oligarques
d’Europe, en revanche le firent.
Ainsi le duc a monté l’affaire Réveillon,
l’incendie des barrières et celui des châteaux, et l’on voudrait qu’il n’ait
pas monté et payé le soulèvement du 12 et du 13 et les deux grandes opérations
du 14 aux Invalides et à la Bastille !
… Le marquis de la Salle, membre du Comité
de permanence, et, un instant, chef de la milice bourgeoise, devait avouer
qu’un plan d’attaque de la Bastille lui avait été présenté le 13 juillet (signe
que l’idée avait déjà été mise en circulation…) (p. 140-141).
René Sédillot résume le tout : “Le 14 juillet 1789, en trois quarts d’heure, la Bastille
est prise par une bande d’émeutiers,… commandités par Philippe d’Orléans, grand
maître des Loges du Grand Orient… ils sont partis du Palais Royal, où réside le
duc. Ils ont pris des armes aux Invalides. Ils massacrent le gouverneur et la
garnison qui ne résistaient pas…” (René Sédillot, Le coût de la
Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l’Estrée
1987, p. 78).
Parmi les sources : voir ICI
La
Savoie, pays souverain n'était pas concernée par cette révolu-sion,
mais aujourd'hui OUI, avec l'état d'urgence qui en urgence veut
interdire à la Savoie de retrouver sa Souveraineté, confisquée
militairement par les jérusalistes révolutionnaires français.
Notre journal entreprend de publier une série de travaux, occasionnellement
annotés, sur les origines véritables de la Révolution Française, revanche de la
Fronde, des sectes gnostiques anti-catholiques et du judaïsme bancaire contre
le puissant royaume de France, rempart du monde catholique jusqu’en 1789. Il
permettra au public breton, historiquement engagé contre le jacobinisme et ses
ligues depuis l’origine, de comprendre et identifier les sources infâmes d’où
émanent depuis plus de trois siècles les menées qui visent la très catholique
nation bretonne.
Après cette lecture, nos lecteurs pourront
méditer sur ce qui est fêté réellement par les initiés le 14 juillet, bien loin
de l’événement décrit dans les ouvrages scolaires ou historiques réservés au
peuple.
Une vaste conspiration
La dite “révolte du peuple” en ce 14 juillet
1789 n’a rien d’une génération spontanée. Tout a été calculé, prémédité, réfléchi
et mis en oeuvre avec une minutie diabolique.
Bernard Fäy a consacré sa thèse de Sorbonne à “l’Esprit révolutionnaire
en France et aux Etats-Unis à la fin du XVIIIe siècle“.
Dans son ouvrage, La Grande révolution
1715-1815, (Le Livre contemporain, Paris 1959), ouvrage remarquable par la
densité des sources fournies (chapitre final “Sources et
preuves”), Bernard Faÿ met bien en valeur le fait que la révolution
égalitaire n’a pas été une volonté première ni des “philosophes”, ni des
francs-maçons, ni même des parlementaires, mais un instrument devant
servir (une fois arrivé au pouvoir), à fonder le nouveau régime sur le
mythe maçonnique de la Liberté et de l’Egalité. Et ce alors même que
depuis 1750, les “philosophes”, les francs-maçons et les
parlementaires s’étaient opposés fanatiquement à toute réforme fiscale
allant dans le sens de l’égalité de tous les Français devant l’impôt.
En effet, depuis Louis XIV et son “dixième” en
1710, tout au long du XVIIIe siècle, Louis XV et Louis XVI avaient
cherché à établir l’égalité devant l’impôt (“vingtième” en
1750 et “subvention territoriale” en 1786) mais étaient tombés
sur une obstruction acharnée des parlementaires. C’est la Haute-noblesse et le
Haut-Clergé, comme les philosophes et les francs-maçons des “clubs
philosophiques”, qui firent obstacle à cette réforme de l’égalité fiscale.
Cette réforme qui eut sauvé la monarchie ne
devait pas passer… C’est pourquoi le Parlement de Paris travaillé par les idées
soi-disant “philosophiques” fit obstruction à ce projet d’une plus grande
égalité fiscale pour ne reprendre et ne s’approprier l’idée qu’en … 1789. Comme
par hasard. Cela en dit long sur le pouvoir réel du roi “tout-puissant” et
“absolu”, qui face à la fronde parlementaire ne parvint pas à
enregistrer sa réforme (“Vingtième” de Machault d’Arnouville en
1750-51, “Subvention territoriale” de Calonne en 1786).
L’ouvrage de Bernard Faÿ contient
quelques informations sur les financeurs de la “Révolution” dite
“française”, surtout pour les évènements du 14 juillet et ceux du 5 et 6
octobre octobre 1789.
“Deux enquêtes… écrit Bernard Faÿ, m’ont
permis de trouver, des documents maçonniques contemporains de la Révolution,
qui confirment, de façon claire et formelle, le rôle de premier plan joué par
Orléans et par le Grand
Orient dans les débuts de la Révolution, en particulier au 13-14 Juillet et
au 5-6 octobre. Les archives de l’Académie polonaise des Sciences et des Arts à
Cracovie, possédaient jusqu’en 1939, et peut-être encore aujourd’hui, les
papiers du chanoine Albertrandi, avec les lettres de son ami Joseph de
Maisonneuve, Rose-Croix et haut dignitaire de la Maçonnerie polonaise. Or
celui-ci conte en détail les mésaventures de son confrère, le bailli de Loras,
que d’imprudentes manigances de Cagliostro firent arrêter. Cela amena la
confiscation de ses papiers, lesquels contenaient des communications du Grand
Orient de France, prouvant le rôle initiateur et directeur joué par cet
organisme la première année de la Constituante. Ces informations me furent
confirmées par les papiers et la correspondance de Mazzéi, autre haut
dignitaire de la Maçonnerie (anglaise), et envoyé de Stanislas Poniatowski à
Paris de 1788 à 1792. Sa correspondance, dont le manuscrit se trouve à la
bibliothèque de Florence, et dont M. Ciampini a publié, de façon fort savante,
un volumen, qui ne représente pas la moitié de l’ensemble, cette correspondance
montre Mazzéi, un intime de La Fayette, des La Rochefoucauld, de Condorcet, et
de tout le clan des nobles révolutionnaires, qui le tiennent au courant de
leurs actes, de leurs intentions et des manigances du duc d’Orléans” (B.
Faÿ, ibid., p. 471).
Le Palais Royal, foyer de pestilence
C’est au Palais-Royal, actuel siège du Conseil
d’Etat et du Conseil Constitutionnel, que sous l’Ancien Régime la branche
royale d’Orléans hostile à la couronne et à l’Eglise, rassemblait la fine fleur
de l’anti-absolutisme et de l’anti-catholicisme. Sous Louis XV Louis d’Orléans
faisait commerce avec le jansénisme – sorte de retour occulte du protestantisme
aux accents gallicans – et la branche ne mettra guère de temps à encourager les
mouvements d’idées libéraux venus d’Angleterre pour en prendre la tête, dans
l’espoir de fonder une nouvelle dynastie royale intégrant le principe
parlementaire et constitutionnel. Ce qui se fera en 1830 avec la Monarchie de
Juillet, en la personne de Louis-Philippe d’Orléans.
Le Palais Royal, foyer
pré-révolutionnaire et bordel très apprécié pour son commerce pédophile
La fille de Madame de Montespan, une des
favorites de Louis XIV convaincue de pratiques sataniques dans “l’affaire des
poisons” lui valant répudiation, vivait dans ce même palais au XVIIIème siècle
et se faisait appeler “Madame Lucifer”. Montespan s’était livrée à des messes
noires avec meurtres d’enfants, sous les auspices de prêtres apostats,
dans le but de faire des bâtards nés de ses amours avec le roi ses successeurs
légitimes. Il est à noter que son voeu s’exauça pour ainsi dire, sa fille
Françoise-Marie de Bourbon épousant Philippe d’Orléans, qui devint régent à la
mort de Louis XIV en 1715. Grâce à cette union, la descendance de Montespan
fusionna donc avec la branche d’Orléans et son arrière-arrière petit-fils,
Louis-Philippe, deviendra roi en 1830. Précision édifiante : il naquit au
Palais Royal.
Le Palais Royal fut complètement remanié par
Philippe d’Orléans, le futur révolutionnaire, de façon à pouvoir accueillir des
cafés et autres lieux de sociabilité dont le propriétaire escomptait retirer,
en sus des indispensables connexions politiques et diplomatiques, un beau
bénéfice. Ce qui lui valut le commentaire acerbe de Louis XVI : “Alors mon cousin, vous ouvrez boutique ? On ne vous
verra plus que le dimanche !”.
Le commentateur de l’époque, Restif de la
Bretonne, dans ses “Nuits de Paris” en date de 1794, tome 8, partie 16, évoque
la prostitution à grande échelle, dont celle d’enfants, dans les enceintes du
Palais Royal et qui en font un des lieux les plus courus par les “libertins” de
l’époque :
“Cet infernal
trafic existait dès avant le nouveau Palais Royal ; il était la partie la
plus abondante des revenus de l’exemplt inspecteur des filles, et peut-être
rapportait-il au lieutenant de police. Il était trop odieux, pour être jamais
dénoncé, ébruité, puni. Mais Mairobert, le censeur, le même qui s’est tué en
1779 aux bains de Poitevin, le connaissait, et qu’il est le premier qui m’ait
fait soupçonner son existence…
Jamais je n’avais
songé à le connaître par moi-même. Ce soir-là, ayant aperçu deux enfants,
garçon et fille, conduits par une grande femme d’une assez belle figure, je les
abordai. La femme me demanda si je voulais monter. J’y consentis. Arrivé à l’entresol
sous arcadien, elle me demanda lequel des enfants je voulais…
Et avant ma
réponse, elle me détailla leurs lubriques talents. Tandis qu’elle parlait, ces
malheureux enfants se faisaient devant moi, en feignant de jouer ensemble, des
attouchements obscènes. J’étais révolté ; mais je conçus combien la marche
que suivait l’infâme corruptrice devait exciter les libertins : car les
enfants montraient successivement toutes les parties de leurs corps nues. Il y
avait cependant une chose repoussante ; c’est qu’on voyait qu’ils ne
jouaient pas ; ils avaient l’air ennuyés, fatigués, peinés. Quant la femme
eut fini le détail de la carte, elle renouvela la question. Je lui répondis que
j’en avais assez vu, que j’allais la payer. Que néanmoins je la priais de me donner
quelques détails sur son état, et qu’elle n’en serait pas fâchée…
Quelquefois, on
parcourt ou l’on fait parcourir les provinces, pour en avoir de superbes. Alors
on gagne la nourrice, qui vend l’enfant, qu’on fait voir malade au curé ;
elle part et l’on ensevelit les haillons dont le curé envoie l’extrait
mortuaire…
On fait ici
quelquefois ce petit commerce avec les servantes et les gouvernantes
d’enfants ; mais cela est rare, à cause du risque. L’enfant tombe malade,
parait languir quelques jours, puis mourir. On ensevelit des chiffons’.
‘Mais quel usage
fait-on de ces enfants ?’. Alors la malheureuse me détailla les horreurs
dont j’ai donné l’aperçu. ‘Nous sommes heureuses ajouta-t-elle, quand, dans les
efforts, on ne nous rompt, on ne nous estropie pas un joli enfant: ce n’est que
demi mal, quand un libertin ne fait que leur donner la vérole. Nous avons des
gens pour les traiter. Quand un enfant est trop délicat, nous ne faisons que le
blanchir, pour le faire durer six mois, un an, pendant lesquels nous le mettons
à toute sauce.
Je ne voulais
pas, ou je ne pus en entendre davantage : je me trouvais mal et j’allais
tomber.“
Philippe d’Orléans était un des architectes et
des représentants de la dépravation organisée de l’époque qui vit naître le
marquis de Sade, laquelle se voulait tout à la fois provocation vis-à-vis de
l’ordre établi, et l’assortiment obligé des pratiques occultes antichrétiennes,
comme du militantisme “philosophique” de la subversion en cours. Subversion qui
se coagulait dans les salons du Paris décadent d’Ancien Régime et
singulièrement dans les allées du Palais Royal. Hébert, créateur du Père
Duchesne, le journal le plus radical du jacobinisme révolutionnaire, gratifie
le duc du sobriquet évocateur de “Capet-Bordel”.
Philippe d’Orléans, avant la révolution, avait
fait du lieu un des principaux foyers de l’agitation du mouvement “des
Lumières”, c’est-à-dire de tout ce que comptaient la France et l’Europe de
sectateurs athées ou gnostiques, ennemis déclarés de la foi, comme des intellectuels
pré-révolutionnaires, voisinant ou se confondant avec les premiers. Ayant juré
de perdre la monarchie absolue de droit divin, Orléans sera très tôt impliqué
en maçonnerie. Il fut à cet égard un des fondateurs du Grand Orient comme son
Grand-Maître, une des poches de pus dont s’écoula de l’agitation
révolutionnaire en 1789.
La maçonnerie au XVIIIème siècle en
France
La maçonnerie est alors une synthèse
organisationnelle grossière réalisée par des sectes gnostiques plus anciennes,
en 1717 à Londres. De là, elle fond en son sein des groupes semblables qui
existaient déjà dans toute l’Europe, ou en créer de nouveaux. Elle apparaît
officiellement en France en 1724.
A une époque où les partis politiques n’existent
pas, par définition, et où l’Eglise comme l’Etat veillent encore à l’ordre des
choses, la maçonnerie est une organisation élitiste, essentiellement
oligarchique, se voulant une préfiguration républicaine et égalitaire au sens
où l’entendent ses maîtres, c’est-à-dire dont ces acquis sont à ses seuls
membres réservées. Creuset de multiples influences occultes puis
philosophiques, elles agissent sous le sceau du secret bien qu’au milieu du
XVIIIème siècle, on puisse encore difficilement la tenir pour telle, compte
tenu du degré d’implantation qui est le sien dans l’état, l’armée, la cour et
le clergé. A la façon des partis communistes plus tard, elle créé
d’innombrables cellules, quoique jusque dans les années 1770 dans une certaine
anarchie, qu’elle hiérarchise et cloisonne, surtout sous l’impulsion décisive
du Grand Orient.
Cultivant la discussion et la rhétorique, comme
la communication pyramidale, elle devient un état dans l’état, assemblant en
son son sein l’élite, subvertie, de la société de l’époque. Cela s’avérera
décisif dans l’infiltration des assemblées populaires, de la création d’une
presse efficace dans la diffusion des idées révolutionnaires, de la création de
troubles. Une véritable république en voie d’édification logée dans la
monarchie, telle est la maçonnerie. Et contre celle-ci, dès les années 1770, la
monarchie ne peut virtuellement plus réagir. Le parlement de Paris refusera
d’enregistrer la condamnation papale de la maçonnerie de 1738, signe de ce que
déjà celui-ci est cornaqué.
Si elle est de qualité inégale dans son
recrutement et si les assemblées des trois premiers grades sont loin d’offrir
un réel secret à ses membres, lesquels se limitent le plus souvent à des
beuveries dans des estaminets sur fond de discours orduriers contre l’Eglise ou
la haute-noblesse, à tout le moins offre-t-elle dans ses hauts degrés l’espace
sûr où se nouent les relations décisives au sein d’une aristocratie désireuse
d’abattre les deux liens qui limitent ses ambitions : la monarchie et l’Eglise
Catholique. S’y associent tous ceux qui entendent se venger de ces deux
puissances de défaites passées : banque juive et protestante, sectes
gnostiques, intellectuels athées, puissances étrangères et anticatholiques.
En son sein, elle s’associe les sympathies de la
bourgeoisie de talent, impatiente de faire sauter les barrières sociales qui
empêche cette aristocratie de l’argent en germe de mettre un pied dans l’ordre
politique comme c’est déjà le cas en Angleterre. Mais la maçonnerie est aussi
le lieu privilégié de l’espionnage et de la subversion par les puissances
étrangères protestantes, anglaise, prussienne ou hollandaise, lesquelles sont
liées au judaïsme bancaire de Londres, Amsterdam et Berlin. Terreau de
subversion idéologique mais aussi spirituelle, quoique non monolithique, la
maçonnerie en France au XVIIIème siècle est le parti politique de l’oligarchie
et de l’étranger, unifié par le crédo minimal de l’anticatholicisme, de
l’anti-monarchisme et de la rapine. Crédo qui visera, non sans lutte interne, à
instaurer une ère nouvelle que l’on pourrait qualifier de mise au pas de la
France catholique et royale par le judaïsme bancaire et l’oligarchie de
l’époque.
Orléans, architecte de la destruction de
l’Eglise et de la monarchie
Mais revenons à Orléans. Parmi les figures qu’il
attire à lui à la veille de la révolution, Camille Desmoulins, franc-maçon du
Grand Orient et membre de la loge “Les Grands Maîtres” d’Amiens, aux côtés du
ministre des Finances de Louis XVI, Charles-Alexandre de Calonne, dès 1776.
C’est du Palais-Royal que Desmoulins lance l’appel à l’insurrection, le 12
juillet 1789, devant la bourgeoisie révolutionnaire qui fréquente les cafés et
bordels du lieu. Le propriétaire de l’endroit, Philippe d’Orléans, demeurait
naturellement dans l’ombre et, sans surprise, la foule des factieux assemblée
le 14 juillet brandissait le buste du prince dans les rues de Paris.
Le Duc d’Orléans, premier
Grand-Maître du Grand Orient
Le mythe d’une “insurrection populaire” au matin
du 14 juillet est une fiction savamment entretenue par les propagandistes
républicains. Il ne s’agissait que de la phase opératoire d’une coup d’état en
bonne et due forme, faisant suite à une très longue et patiente oeuvre de
démoralisation et de subversion de tous les cadres de la monarchie. Si bien que
le 11 juillet, le Duc d’Orléans et les partisans du coup d’état, tous unis par
l’aspiration révolutionnaire charriée par les loges et l’encyclopédie, suivant
un plan concerté tant en France qu’à l’étranger, active l’insurrection, servie
par des factieux rétribués ou fanatisés. A aucun moment les forces armées ne
réagiront, et pour cause : leurs officiers, membres de loges militaires et
acquis aux principes révolutionnaires, gardent l’arme au pied. Quelle gloire
accorder à ce qui ne fut qu’une auto-dissolution dont le roi et ses proches
furent les témoins impuissants, l’Etat étant circonvenu depuis des décennies ?
Le parti “constitutionnel” issu de
l’aristocratie, soucieux de lier le roi, s’attache alors les services de
nombreux jeunes bourgeois et nobles de robe, frustrés de ne pouvoir progresser
dans l’ordre social d’Ancien Régime. Sans surprise, Desmoulins est aussi
protégé par un révolutionnaire éminent : Mirabeau. Ce dernier est lié à
Talleyrand, membre de la loge lilloise Les Amis Réunis fondée
en 1776 et rejoignant le Grand Orient l’année suivante. C’est grâce à lui qu’il
reçut sa première mission à Berlin pour le compte du Contrôleur Général des
Finances du royaume, Calonne.
Le 14 juillet. A Paris, dans toute la France et
dans toute l’Europe, l’on contait qu’Orléans avait été le principal initiateur,
le bailleur de fonds de ces journées d’émeute et de barbarie. On le dénonçait
jusqu’en Pologne, où l’imprudence du maçon d’origine juive Cagliostro ayant
fait saisir les papiers maçonniques du bailli de Loras, on y avait trouvé une
correspondance maçonnique “qui mettait en lumière
le rôle joué par le Grand Orient de France et son Grand Maître, le duc
d’Orléans, dans les troubles de Paris”. On y voyait la preuve que “les
journées des 13 et 14 juillet, l’assaut de la Bastille, avaient été organisées
par les Frères” (B. Faÿ, ibid., p.177.)
Orléans au coeur des réseaux bancaires et
maçons
L'”Assemblée” allait bientôt “remplacer
l’ancienne Noblesse par une aristocratie financière.”
… En brisant les cadres anciens, on allait libérer les Français de
l’aristocratie féodale pour les “livrer à la merci des classes riches et des
oligarchies politiques, organisées sous forme de clubs dits ‘populaires‘”
(ibid., p. 247, 323)
Dans son “Louis XVI ou la fin d’un
monde” (1955, réed. La Table ronde, Paris 1981, p. 304), Bernard Faÿ
mentionne le rôle joué par la Bourse à la veille de la Révolution : “bons
‘patriotes’, les financiers de la capitale ne cessaient en juin (1789) de la
faire baisser” (la Bourse)… Pendant que “d’autres patriotes débauchaient les
soldats” (B. Faÿ, Louis XVI ou la fin d’un monde, ibid., p.
305.)
Un autre auteur mentionne ce rôle joué par la
finance dans le déclenchement de la révolution: “Le
début de la Révolution française est caractérisé par le débauchage des troupes.
Gardes françaises d’abord, puis régiments de ligne français, puis régiments
étrangers. … Les financiers Laborde, Dufresnoy, d’autres, qui ont pris position
à la hausse et pour qui Necker c’est la hausse, paient d’honnêtes
contributions; on a de quoi acheter qui l’on veut.” (Pierre
Dominique, Le Quatorze juillet, Lardanchet, Macon 1950., p. 62).
Alfred Fierro et Jean Tulard évoquent
eux aussi le travail de sape et de corruption franc-maçonnique dans l’armée :
“L’idéologie égalitaire de la franc-maçonnerie contribua largement à la
désagrégation de la discipline dans l’armée, où les loges étaient
particulièrement nombreuses” (Alfred Fierro, Jean Tulard, Dictionnaire de
la Révolution in Jean Tulard, J.F. Fayard, A. Fierro, Histoire et
Dictionnaire de la Révolution française 1789-1799, Bouquins Robert
Laffont, Paris 2004, p.831).
Alfred Fierro et Jean Tulard épinglent donc
l’égalitarisme (idéologie maçonnique), comme à l’origine de la “désagrégation
de la discipline dans l’armée“. Pour une illustration de ce phénomène, se
reporter au remarquable article rédigé par Tancrède Josseran “Et la Royale
fut détruite!” in Le
Livre noir de la Révolution française (Cerf, Paris 2008) :
“La Révolution est
considérée outre-manche comme le meilleur moyen d’abattre définitivement les
prétentions maritimes de la monarchie française” (p. 283.)… Désorganisée,
découragée, désarticulée, en proie à la subversion, la Marine devait à partir
de février 1793 faire face une nouvelle fois à la Royal Navy. … Au moment où la
France entame la phase décisive de ce que l’on pourrait appeler la ‘seconde
guerre de Cent Ans’, la Révolution a brisé le seul instrument qui aurait pu
permettre de frapper au cœur l’âme des coalitions antifrançaises…” (p.
291)
“Ce que la France
perd, l’Angleterre le gagne. Plus encore sur le plan commercial que sur tout
autre plan, elle est la grande bénéficiaire de la Révolution et de ses suites.
Elle est sans doute consciente, dès le début du grand bouleversement, de la
chance qui s’offre à elle : comme elle a une revanche à prendre sur la
monarchie française qui a aidé l’Amérique à se libérer, elle n’est pas fâchée
de voir le roi contesté et diminué. … “Voici, dit Fox après la prise de la
Bastille, l’évènement le plus important de l’histoire du monde et le plus
heureux”. La “cavalerie de Saint-Georges” ne manque pas l’occasion de financer
discrètement les révolutionnaires les plus corruptibles…” (René Sédillot, Le
coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin,
Mesnil-sur-l’Estrée 1987, p. 220).
“Ainsi, dans tous les
domaines du commerce, sur terre comme sur mer, la Révolution et l’Empire
consacrent le triomphe britannique et l’éclipse de la France. (p. 222) Le
commerce français ne retrouvera son niveau d’activité de 1789 qu’après 1825…
Encore la part de la France dans le commerce mondial sera-t-elle alors loin de
rejoindre le pourcentage atteint avant la révolution… Ce pourcentage-là ne sera
jamais retrouvé. En chiffres absolus, trente-cinq années ont été perdues. En
chiffres relatifs, à l’échelle du monde, le recul est sans appel.” (R.
Sédillot, ibid., p. 222)
Pierre Dominique nomme
l’évènement. Un coup d’Etat est chose sérieuse. La Cour va s’en
apercevoir… Et d’ailleurs, l’adversaire sait tout. Montgaillard, historien
royaliste, dit que les mémoires de Foulon furent lus devant Narbonne, qui avertit
sa maîtresse, Mme de Staël, laquelle en informa Necker ou Mirabeau. Peu importe
le canal par où se font les fuites; l’autre camp voit clair dans le jeu du Roi”
(p. 75)
Orléans et sa conspiration déclenche
l’insurrection
… Le moteur responsable, cherchons-le sous les
couleurs d’Orléans. Nommons-le, car il a une figure humaine. Tendons la main
dans l’ombre, nous y saisirons celle de Laclos qui n’est pas que le romancier
des Liaisons dangereuses mais l’âme damnée du duc et l’un des plus
profonds politiques du siècle finissant.” (p. 143) Le duc
d’Orléans a pour lui sa fortune. C’est le plus riche seigneur du royaume. …
En ce début de la Révolution, il paie à bureaux ouverts les journalistes,
brochuriers, libellistes de tout Paris et de tout Versailles, les crieurs,
parleurs, aboyeurs qui remplissent les cafés, les coupe-jarrets dont il a des
dizaines à sa solde et qui se chargeront de recruter en payant à boire et, le
moment venu, d’encadrer les braillards dans la rue.” (p. 29-30).
… Son chef d’état-major et le chef véritable d’un
mouvement dont on observe les effets sans pouvoir toujours en découvrir la
source, … Choderlos de Laclos… ‘un homme noir’, note Michelet. ‘Le
profond Laclos’, dit-il encore. … Franc-maçon, membre de trois clubs,
quand il n’est pas au Palais royal, on le trouve à Montrouge chez le duc de Biron.
… Il faut voir en lui l’agitateur, le tacticien des mouvements de rue, celui
qui tient la main du prince et la fait mouvoir, et, comme dit le comte de la
Marck, ‘l’âme du parti d’Orléans’. (p. 31)
Laclos, auteur des Liaisons
Dangereuses. Agent du Duc d’Orléans, il est en relation avec la banque juive,
la maçonnerie européenne et les puissances étrangères.
… L’un des bons instruments du duc d’Orléans et
de son chef d’Etat-major, le meilleur peut-être, est la franc-maçonnerie dont
le duc est, depuis 1772, le grand-maître. (p. 33). Les frères se tiennent,
marchent en ordre, murmurent leurs mots de passe, suivent aveuglément leurs
chefs. Le pouvoir ne peut rien contre cette organisation souterraine. Le peut
d’autant moins qu’elle pénètre la Cour, qu’elle est maîtresse à Versailles
comme à Paris. … Bien entendu les maçons ont joué un grand rôle dans la
confection des ‘Cahiers‘ et beaucoup d’entre eux ont été élus aux
Etats. Les trois quarts des députés du Tiers, au total près de la moitié des
députés sont maçons [une extrême minorité sur-représentée, de gens échangeant
entre eux le serment d’entre-aide et de secret maçonnique, “un hasard”…]. (p.
34)
Pierre Gaxotte nous donne quelques indications permettant d’expliquer ce
“hasard”.
“Le parti ‘libéral’ avait déjà ses comités locaux : loges, académies,
chambres de lecture, sociétés philosophiques et patriotiques tenues en
haleine depuis le début de 1788, exercées au maniement de l’opinion et à
l’agitation des places publiques par un an de cris et de discours et de
manifestations. Merveilleux instruments de propagande et de combat, toutes ces
organisations étaient déjà reliées par une correspondance incessante, un
échange régulier de nouvelles et de brochures. Il suffisait de peu de chose
pour les fédérer complètement et emprisonner la France électorale dans les
mailles de leur réseau” (Pierre Gaxotte, ”La Révolution française”,
Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p.
99-100).
“Les cahiers de
campagne ne sont presque jamais des cahiers de paysans. Presque partout
ils ont été proposés, rédigés ou copiés par des hommes de loi. Ils
reproduisirent les modèles non seulement dans leur esprit, mais dans leur style
– qui les trahit.” (ibid., p. 103).
“Le coup d’Etat date du 11” (P.
Dominique, ibid., p. 113). Quelques éléments éclairants fournis par
Pierre Gaxotte :
“Le 12, à midi, Paris
n’est plus qu’une immense confusion. Dans un remous de hurlements, de tocsins
et de fausses nouvelles, tourbillonne une foule affolée. … Là on pille, on
assassine, on s’enivre. Les dragons du prince de Lambesc, rangés sur la place
Louis XV, à l’entrée des Tuileries, sont bombardés de briques, de pierres, de
tessons de bouteilles. Le prince dégage sa troupe en quelques galops et,
conformément aux instructions, rompt le contact pour se retirer sur la rive
gauche” (P. Gaxotte, ibid., p. 111).
La nuit du 12 au 13
et la journée du 13 sont sinistres. On dirait que l’on assiste à la
décomposition totale de la société. Les bourgeois se barricadent dans leurs
maisons. La rue est livrée à la plus vile populace et à la plus effrayante. …
[L]es brigands qui viennent de mettre à sac l’hôtel de la police, s’arment
aussi et plus vite. . … Les bandes se portent partout où il y a des fusils et
des piques. Le matin du 14, elles se jettent sur les Invalides, sans que
Bésenval qui a trois régiments suisses et huit cents cavaliers à l’Ecole
militaire fasse le moindre mouvement (!)… Une heure après, elles refluent sur
la Bastille… Le gouverneur, M. de Launay, avec sa petite garnison de Suisses…
aurait pu sans peine se défendre, mais sa philosophie y répugnait.
Il parlemente, retire
les canons… et invite à sa table deux délégués des assiégeants… Finalement,
deux hommes armés de haches, le charron Tournay et l’épicier Pannetier en
grimpant sur le toit d’une échoppe parviennent à briser les chaînes d’un
pont-levis qui s’abat avec fracas. La garnison instinctivement riposte,
puis ne se sentant pas commandée, elle contraint Launay à capituler contre la
promesse qu’il ne serait fait de mal à personne… En dépit de quoi Launay est
massacré, et son corps traîné au ruisseau, … Le prévot des marchands Flesselles
est massacré, dépecé… Leurs têtes mises au bout d’une pique promenées
jusqu’à la nuit.” (p. 111).
Le 14. “La foule se jette sur la forteresse.
Qui l’y pousse? Elle y court semble-t-il de son propre mouvement, comme elle a
couru aux Invalides et à l’Arsenal.”
Là-dessous, trois réalités: la personnalité et les ambitions du duc, le flot
d’or qui coule de ses caisses, la propagande qu’il paie. Les contemporains ne
s’y sont pas mépris. “Le duc d’Orléans, dira Mme
Roland, avait sa part dans toutes les agitations populaires”. Et Malouet
: “Le 14 juillet, les agents du duc d’Orléans
furent les plus remarqués par la foule”. Malouet va plus loin et lui, à
qui Montmorin communiquait tous les rapports de police, parlant de l’affaire
Réveillon, de l’incendie des barrières à Paris et de celui des châteaux en
province, déclare que ce sont là des opérations payées et payées par le duc. “Il y concourait, dit-il, pour son compte, et les Jacobins
pour le leur.”
Le peuple ne prit jamais la
Bastille. Les agitateurs payés par le Duc d’Orléans, l’homme des oligarques
d’Europe, en revanche le firent.
Ainsi le duc a monté l’affaire Réveillon,
l’incendie des barrières et celui des châteaux, et l’on voudrait qu’il n’ait
pas monté et payé le soulèvement du 12 et du 13 et les deux grandes opérations
du 14 aux Invalides et à la Bastille !
… Le marquis de la Salle, membre du Comité
de permanence, et, un instant, chef de la milice bourgeoise, devait avouer
qu’un plan d’attaque de la Bastille lui avait été présenté le 13 juillet (signe
que l’idée avait déjà été mise en circulation…) (p. 140-141).
René Sédillot résume le tout : “Le 14 juillet 1789, en trois quarts d’heure, la Bastille
est prise par une bande d’émeutiers,… commandités par Philippe d’Orléans, grand
maître des Loges du Grand Orient… ils sont partis du Palais Royal, où réside le
duc. Ils ont pris des armes aux Invalides. Ils massacrent le gouverneur et la
garnison qui ne résistaient pas…” (René Sédillot, Le coût de la
Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l’Estrée
1987, p. 78).
Parmi les sources : voir ICI
Frédéric BERGER von Goëtz von Berlischingen, chef de SAVOIE INDÉPENDANTE