LES POUBELLES FRANCAISES DE FRED

LES POUBELLES FRANCAISES DE FRED

mercredi 11 avril 2012

SYRIE, FRANCE, DGSE, ALAIN JUPPE, NICOLAS SARKOSY, DAMAS, ECHO DES MONTAGNES, FREDERIC BERGER


Syrie : La France négocie avec Damas la récupération de ses 19 agents !

Dans notre article publié le 22 février 2012, « Un bataillon français intercepté en Syrie ? », nous vous informions que « les services spéciaux syriens auraient arrêté un bataillon français de transmission » composé de 12 militaires, dont un colonel du service technique de communication de la DGSE. Aujourd’hui, les choses se précisent…

Le Réseau Voltaire a appris de source sûre qu’un agent français a été fait prisonnier par l’armée nationale syrienne lundi 27 février 2012, à Azouz (district d’Idlib, à proximité de la frontière turque). Cette arrestation porte à 19 (dix-neuf) le nombre de prisonniers français détenus par Damas.

Des négociations sont en cours pour leur restitution à la France avec la Fédération de Russie, les Émirats arabes unis et le Sultanat d’Oman. Durant cette période, les Émirats arabes unis ont pris leur distance avec la position commune du Conseil de Coopération du Golfe et ont décidé d’adopter une attitude de stricte neutralité. Ils ont donc interdit toute manifestation pro ou anti-syrienne sur leur territoire. L’ambassadeur de France Éric Chevallier est reparti, le 23 février, d’urgence à Damas. 
Kofi Annan a été appelé comme médiateur par l’ONU et par la Ligue arabe.

Dans le cas où Paris admet qu’ils ont agi en mission, ils bénéficieront du statut de prisonniers de guerre et seront protégés par la Convention de Genève, mais si Paris dénie les avoir envoyés, alors ils seront considérés comme des civils étrangers, ils seront jugés en Syrie pour leurs crimes et encourent la peine de mort.

Conscient de l’usage qu’il peut faire de ces prises en période électorale française, Damas a demandé aux médias publics syriens de ne pas aborder cette affaire pour le moment. Il se réserve ainsi la possibilité de la traiter en secret si cette option s’avère plus avantageuse. Tout en admettant le caractère exceptionnel de cette situation, les journalistes syriens qui se sont rapidement habitués à la liberté d’expression garantie par la nouvelle loi sur la presse, déplorent que des limites soient à nouveau posées pour des motifs de sécurité nationale.

Si les négociations restent secrètes, la France devra payer en sous-main des indemnités de guerre particulièrement lourdes, soit en numéraire, soit sous forme de privilèges économiques. Si elles deviennent publiques, la France peut espérer des indemnités moins onéreuses, mais Nicolas Sarkozy et Alain Juppé devront s’expliquer devant leurs concitoyens. Leur camp hypothéquerait alors les chances de gagner l’élection présidentielle, le président risquant même d’être traduit devant la Haute Cour (articles 35 et 68 de la Constitution).

Dans l’affaire du Rainbow Warrior* (1), il y avait eu un bateau coulé et une personne tuée. La France avait présenté des excuses officielles, puis avait payé des indemnités de 7 millions de dollars à la Nouvelle-Zélande et 8,16 millions de dollars à Greenpeace. Mais surtout, Paris avait dû autoriser l’importation d’ovins néo-zélandais détruisant en partie sa propre filière ovine. En échange, les deux agents français prisonniers avaient été libérés. Ironie de l’histoire, Laurent Fabius, le Premier ministre dont le gouvernement avait ordonné l’attaque du Rainbow Warrior est pressenti comme ministre des Affaires étrangères de François Hollande en cas d’élection du candidat socialiste à la présidence de la République. Ce dernier est l’ex-beau-frère du lieutenant-colonel Gérard Royal, commandant de cette opération.

Dans la guerre secrète contre la Syrie, la France et ses alliés sont responsables d’un conflit ayant entraîné la mort d’au moins 3 000 soldats syriens et 1 500 civils, auxquels s’ajoutent des pertes économiques et des sabotages d’infrastructures estimés à au moins 3 milliards de dollars.

(1) Opération à laquelle le gouvernement et les services secrets français ont participé en 1985, en coulant le navire de Greenpeace Rainbow Warrior qui faisait route vers la Polynésie pour protester contre les essais nucléaires français. Le photographe Fernando Pereira périt dans le naufrage.

Source : Réseau Voltaire

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