Morts du Maïdan : l’enquête dévastatrice d’une télé allemande
Le silence des médias sur cette enquête est
impressionnant, alors que l’information est explosive. Une enquête
internationale devrait être diligentée très rapidement pour éclaircir
les faits. Et l'élection du 25 mai devrait être reportée dans l'attente
des conclusions.
On se souvient que les morts de la place Maïdan ont été à l’origine du
renversement du pouvoir élu en Ukraine. On se souvient aussi d’un entretien téléphonique entre le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Paet, et le haut représentant de l’Union Européenne Catherine Ashton (extrait) :« Il y a maintenant une conviction grandissante qui veut que, derrière les snipers, ce n’était pas Ianoukovitch, mais quelqu’un de la nouvelle coalition” affirme Urmas Paet. »
Le réseau de chaines publiques régionales allemande ARD a mené son enquête sur ces morts. Les conclusions sont accablantes : les tirs de snipers venaient des étages de l’hôtel Ukrainia, tenu par les manifestants, et les mêmes balles ont été extraites des corps des civils et des policiers.
L’enquête ne démontre pas qui étaient précisément les snipers, mais il est peu probable qu’ils aient pu entrer dans un hôtel tenu par les manifestants, occuper une partie d’un étage et tirer à de nombreuses reprises, sans être inquiétés ni contrôlés. Ce qui laisse penser qu’il s’agit de membres des insurgés. Et à tout le moins, cela annule la version officielle, qui n'a jamais parlé de cette option de l'hôtel Ukrainia. La présomption de coup d’Etat se renforce donc.
La vidéo ci-dessous relate cette enquête (un résumé en allemand est ici). Elle est sous-titrée en français. On voit le procureur (du parti d’extrême-droite Svobodan) annoncer que les auteurs des tirs sont des unités de police sous les ordres directs de l’ancien président. C’est la version officielle. On voit aussi son peu d’enthousiasme à répondre aux questions du journaliste allemand sur les snipers de l’hôtel Ukrainia.
Dans l’enquête, des participants du Maïdan témoignent. A la fin, le journaliste ne croit plus à la version de Kiev. Avec cette enquête la version des putschistes, qui alimente les positions américaines et européennes, s’effondre.
Le pouvoir en place à Kiev est dès lors suspect de meurtres en masse, et l’actuel premier ministre Yatsenyuk, soutenu par l’Otan et par le Département d’Etat américain, devrait être arrêté et entendu par une commission indépendante.
Quant à Catherine Asthon, si peu enthousiaste à enquêter sur les affirmations du ministre estonien, on peut se demander s’il y a complicité. Auquel cas ce serait une complicité de meurtres en masse.
Pendant ce temps la junte putschiste envoie des troupes pour tuer, cette fois des résistants à Slaviansk. Le gouvernement tire sur sa population : la provocation est évidente. Mais à Kiev, la junte n'a pas désarmé les milices et n'a pas libéré la place Maidan. Elle piétine l'accord de Genève. Ce sont ces gens pour qui l'occident va verser des milliards d'euro.
L’élection du 25 mai s’achemine vers la légitimation d’une nouvelle forme de dictature en Europe, avec la complicité passive sinon active de l'Union Européenne. Cela doit être dit avec force. D'autant plus de force que la presse mainstream, y compris la télévision romande, n'en parle pas. Alors qu'une telle information devrait faire toutes les unes, puisqu'elle met en cause l'historique de la crise et les positions occidentales. A partir de là tout devrait s'arrêter, les médias devraient en parler pendant des jours et des jours : de cette info dépend peut-être une nouvelle guerre européenne ! Mais c'est sans doute trop dérangeant : mise en ligne le 11 avril, cette vidéo ne vient en lumière qu'aujourd'hui.
Chacun choisit son camp dans ce conflit que des forces masquées s'amusent à enflammer sur notre terre d'Europe.
L'enquête en entier, sous-titrée :
ARD : Qui est responsable du carnage de Maïdan... by les-crises
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