Gaza : le monde en cage !
Ziad Medoukh
Tu subis
Restrictions, précarité, vie entre parenthèses
Dans un grand fleuve de sang.
Tu mènes
Un combat indéfectible
Dans une prison à ciel ouvert.
Tu luttes
Contre cette ignominie de blocus
Dans ton île encerclée.
Tu résistes
Avec foi et avec abnégation
Dans ce calvaire étroit.
Tu patientes et tu patientes
Sur ta bande de sable méditerranéenne
En cette terre vampirisée par l’occupant,
Loin de la haine, ce sentiment destructif
Mais avec une volonté sans faille
Et ta force intérieure.
Tu supportes un blocus inhumain
Qui dure et qui perdure,
Avec courage, dignité, lumière dans le cœur,
Avec le sens de la pacification,
Contre ce fléau d’occupant qui empoisonne ta terre.
Tu dépasses le silence qui tue
D’un monde qui se tait,
Qui veut que tu tombes dans les oubliettes !
Tu puises tes larmes dans le tréfonds de ta peine
Ton espoir est une arme qui noie leur silence
Ton humanisme fait de toi un symbole universel.
Ton passé lumineux recueille tout vestige.
Tu luttes contre la spoliation de ta terre,
Avec vivacité,
Par un combat sans faille pour la paix,
Avec cette maladie qui s'appelle l'espérance.
De sa force productive,
Ton combat si intense et si cruel
Mènera inéluctablement à la victoire.
Tu as un cœur tendre, qui hait le silence
Tu bâtis dans l’ombre le chemin de paix
Ta cause est une valeur, une sobriété.
Devant ta souffrance, les rimes se durcissent,
Et la ponctuation s'affaiblit.
Gaza, ô branche d’olivier,
Tu ne distilles pas la haine.
Gaza, ô phare de Palestine,
Tu donnes des leçons de vie.
Gaza, tu résistes contre le dénuement.
Tu es porteuse de la sève de tes oliviers ancestraux.
Ta sagesse inonde le monde de sa lumière.
Laissée à ton sort, ô Gaza,
Tu supportes l’insupportable,
Une réalité affligeante non relayée
Par un monde silencieux
Qui oublie l’inhumanité de ton drame,
Et par des médias qui occultent cette réalité.
Gaza, sois rassurée!
Quand tes larmes coulent,
Des larmes de rage montent aux yeux des solidaires
Qui t’accompagnent dans le cœur universel,
Qui compatissent à tes difficultés,
Espèrent avec toi des jours meilleurs
Et attendent les premières fraîcheurs annonciatrices de ta liberté.
Espoir évanoui, au désarroi des Gazaouis,
Car, pour Gaza, rares sont ceux
Qui s’indignent encore.
Ta voix s’élève au dessus du mur
Et franchit les rouleaux de barbelés.
Ton sourire foudroie l’ennemi
Qui t’a infligé l'horreur et l'inadmissible
Et qui reste impuni devant
Le silence complice de ce monde impuissant,
Un monde qui navigue sans boussole !
Sois confiante, tu es adoubée
Tu es sous blocus, mais c’est toi qui bloques l’occupant
A son insu, c’est le monde qui subit ce blocus
Tu es enfermée et pourtant libre,
Plus libre que le monde qui se dit libre
Et qui tourne le dos.
Tu es née pour vivre libre.
Tu es faite pour vivre digne.
Tu es ici pour être debout.
Tu es un havre de paix dans une tempête.
Tu es une colombe dans un ciel de confiance.
Toi qui sais dépasser peur, peine et souffrance,
Tu es engagée face à la violence barbare d’un occupant aveugle.
Tu es l’honneur et la probité de la Palestine.
Tu luttes pour faire avancer la justice et l’humanité
Chantées sur ta terre.
Tu donnes des leçons d’audace
Pleine de fleurs fortes,
Sur cette terre des oubliés, cette terre des vivants.
Ce n’est pas toi qui es sous blocus,
C’est le monde qui est en cage,
Avec son silence assourdissant,
Un monde qui est
Comme la fleur d'automne
Qui meurt en hiver,
Un monde qui est une toile sans relief,
Un monde qui se tait, un monde complice
Devant l’injustice commise contre toi,
Un monde qui ne sait pas que
Sa beauté meurt à Gaza,
Que son humanisme se perd à Gaza,
Un monde qui ne comprend pas
La grande signification du mot Paix
Que j’écris sciemment,
Ici,
Avec une majuscule !
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